Une place retrouvée
La requalification de la résidence Dolmen, patrimoine social historique de la ville de Saint-Nazaire, nous est apparu comme une fantastique opportunité de renouvellement urbain en continuité du travail de modernisation effectué depuis une décennie. La proximité immédiate de commerces, d’équipements scolaires et culturels donne à ce site tous les atouts d’un habitat de centre-ville. Or cette résidence, qui jouit pourtant d’une très grande visibilité dans la ville, est aujourd’hui en retrait de la vie urbaine. Edifiés selon le principe d’un urbanisme libre, c’est-à-dire selon une implantation qui ne tient pas compte de l’alignement aux rues, les bâtiments ne « participent pas » : nous nous sommes donc interrogés sur la façon de réintégrer ces immeubles dans la ville.
Les surfaces d’habitation de ces immeubles sont plus petites que les standards actuels. Aussi, notre approche a été celle d’une augmentation des planchers vers l’extérieur, pour une augmentation de la qualité et de l’usage des logements.
Ces structures métalliques autoportantes viennent se poser contre les façades créant une nouvelle pièce de vie. Les gardes corps en verre dépoli et les pare-vues en polycarbonate créent, quant à eux, des jeux de translucidité permettant aux habitants de conserver leur intimité tout en permettant à la lumière de pénétrer au cœur des habitations. D’une certaine façon, c’est cette recherche d’usage et sa traduction par des espaces généreusement projetés qui font l’architecture et l’identité même de notre proposition.
Dans un jeu animé de premier plan, les balcons forment comme de grands rubans blancs qui ceinturent les bâtiments. Leurs angulations variables visent à capter la lumière différemment, à briser l’extrême rigidité et répétitivité du bâti existant.
Depuis les rues qui bordent l’îlot, il nous est apparu fondamental que toutes les façades de la résidence devaient offrir une expression habitée. C’est la raison pour laquelle les logements semblent désormais se projeter en direction de la vie urbaine. La clôture périphérique participe par ailleurs à la nouvelle scénographie urbaine : on trouve désormais l’adressage des immeubles directement sur le trottoir.
